Mas d’Avignonnet – Harmalière

Les glissements d’Avignonet et L’Harmalière, dans la région du Trièves, Alpes françaises, se situent dans des roches argileuses surplombant le lac de barrage de Monteynard. Les glissements couvrent une surface de l’ordre de 1.5 km par 2-3 km chacun. Le glissement présente une transition entre un glissement de bloc dans la partie sommitale et un glissement coulée au pied du glissement.

Figure 1. Imagerie Lidar (résolution spatiale de 10 cm) montrant la topographie du glissement d’Avignonet au Nord et Harmalière au Sud (Source: CNRS).

Surveillance et instrumentation

Ils sont suivis dans le cadre d’OMIV [1] en continu par une instrumentation dense comprenant des GPS, des sismomètres et une station hydrométéorologique. Les réseaux géodésiques permettent aussi de cartographier les vitesses de déplacement sur Avignonnet, de l’ordre de 2 cm/an en amont jusqu’à 10 cm/an en aval [2]. Le glissement de l’Harmalière est régulièrement réactivé, comme en janvier 1996 et en juin-juillet 2016. Son activité remonte depuis au moins le XVIIIe siècle et l’escarpement présente une vitesse de régression moyenne de l’ordre de 5 à 10 m/an. Le suivi par GNSS donne des vitesses de déplacement variant fortement entre des périodes de fluage lent, de l’ordre du cm/an, à des périodes rapides de l’ordre du m/an avec des phases d’accélération dramatiques de l’ordre du m/jour.

Apport du SNO ISDeform

Le glissement de l’Harmalière peut être suivi par corrélation d’images optiques durant ses phases d’activations majeures et par interférométrie radar durant ses phases plus stables. La cohérence dans ces terrains parfois enneigés et végétalisés est très variable et chute fortement en période humide. Les méthodes de type PS ne sont pas adaptées pour le glissement de l’Harmalière mais pourraient être intéressantes à mettre en œuvre sur le Mas d’Avignonnet. Pour les deux glissements de terrain, le SNO va mettre à disposition des interférogrammes à faible ligne de base temporelle (entre 6 et 24 jours) qui permettent de suivre l’évolution de la cohérence et de la phase et de repérer les zones qui se déforment aux différentes périodes de temps (Figure 2-3).

Figure 2. Interférogramme cohérent à 12 jours (14-26 Janvier 2016) représenté sur un MNT LIDAR haute résolution (B. Dini, G. Bièvre). Deux zones principales de déformation peuvent être mises en évidence: l’une en amont du glissement proche de l’escarpement, l’autre sur le versant sud-ouest.
Figure 3. Série de 15 interférogrammes à 24 jours montrant la variabilité temporelle forte de la cohérence et le gain de cohérence dans la partie amont après le glissement de Juin 2016.

Pour en savoir +

[1] http://www.ano-omiv.cnrs.fr/monitored-landslides/avignonet-harmalliere

[2] http://www.cfgi-geologie.fr/wp-content/uploads/2019/10/07_2019-10-03_CFGI_GrandsGlissements_BIEVRE_Haramiere.pdf

[3] Fiolleau, S., Jongmans, D., Bièvre, G., Chambon, G., Lacroix, P., Helmstetter, A., … & Demierre, M. (2021). Multi-method investigation of mass transfer mechanisms in a retrogressive clayey landslide (Harmalière, French Alps). Landslides18, 1981-2000.

Rechercher