Le 8 Septembre 2023 à 22:11 (UTC), un séisme de magnitude Mw 6.9 s’est produit dans la région montagneuse du Haut Atlas au Maroc, à une profondeur estimée entre 24 et 32 km. Le mécanisme au foyer témoigne d’un glissement inverse avec une légère composante décrochante (http://geoscope.ipgp.fr/index.php/en/catalog/earthquake-description?seis=us7000kufc). Ce séisme a fait plusieurs milliers de morts, de nombreux blessés et d’innombrables dégâts.
Contexte regional
Le séisme se situe dans le Haut Atlas, une région tectoniquement active du fait du raccourcissement (< 1 mm/an) lié à la convergence entre les plaques Nubie et Eurasienne.
Séismes historiques
Ce séisme est le plus puissant jamais enregistré dans la région. Le séisme de 2023 s’est produit dans une zone associée à un aléa sismique faible à modéré. En 1960, le séisme d’Agadir, situé 130 km au sud-ouest, de l’épicentre de 2023, était lui aussi situé dans la chaîne du Haut-Atlas et avait fait près de 15 000 morts et des dégâts très importants. Le Maroc a connu d’autres séismes destructeurs, comme les séismes de Fès (1522, 1624) et plus récemment le séisme d’Al Hoceima en 2004 (M=6.3).
Apport de l’InSAR
Les données satellites Sentinel-1 acquises par le programme Copernicus nous permettent de calculer les déplacements du sol induits par le séisme. La méthode d’interférométrie radar (InSAR) permet de quantifier les variations de distance entre le satellite et une cible au sol qui se produisent entre deux dates d’acquisitions. Cette mesure se fait dans la ligne visée du satellite (LOS pour Line of Sight). Les figures ci-dessous montrent les cartes de déplacements, appelées interférogrammes, produites pour le séisme de 2023 au Maroc. Pour chaque interférogramme, une correction empirique phase-altitude a été appliqué afin de réduire les délais troposphériques. A gauche, nous avons une mesure en orbite descendante pour la période 06 Août -11 Septembre et à droite une mesure en orbite ascendante pour la période 22 Août -15 Septembre. Nous observons deux lobes de déplacements au centre de l’image: l’un positif (rouge) au nord associé à un déplacement du sol vers le satellite et l’autre négatif (bleu) au sud montrant à l’opposé un éloignement du sol par rapport au satellite. Ces signaux sont cohérents avec le mécanisme compressif. De plus, aucun saut de phase lié à une possible rupture en surface n’est observé dans les interférogrammes, ce qui est en accord avec un hypocentre profond. La méthode InSAR nous permet ainsi de caractériser le signal co-sismique avec une résolution spatiale fine (e.g. 1 mesure = 1 pixel de 60×60 m), qui est largement supérieure à celle obtenue par les réseaux d’instrumentation au sol.
Liens utiles
Lien vers les données InSAR du séisme: https://formater.osug.fr/permanent-products-repository/public/isdeform/earthquakes/Morocco_9Sept2023/