Merapi

Vue du sommet du volcan Merapi (credit: V. Pinel)

Le volcan Merapi en Indonésie est un stratovolcan andésitique produisant des magmas visqueux, riches en volatiles à l’origine d’une activité volcanique potentiellement explosive et donc dangereuse pour les populations vivant à proximité. Son activité est comparable à celle des volcans Antillais (Martinique, Guadeloupe…) mais il est nettement plus actif avec en moyenne une éruption tous les 5 ans.  Ces  deux caractéristiques motivent l’implication dans son étude et sa surveillance de nombreux scientifiques français dans le cadre du site instrumenté labellisé par l’INSU VELI (Volcans Explosifs Laboratoire Indonésien). [https://www.osug.fr/missions/observation/terre-solide/veli/].

Ce travail se fait à travers une collaboration de longue date avec l’organisme Indonésien en charge de la gestion des risques naturels, le CVGHM. Actuellement, cette collaboration institutionnelle est structurée par le Laboratoire Mixte International Subductions Indonésiennes et Risques associés (LMI SIR soutenu par l’IRD et l’INSU).

Contexte regional

Le Merapi fait partie de l’arc volcanique des Sunda créé par la subduction de la plaque Indo-Austalienne sous la plaque Eurasienne. Situé à environ 30 km au nord de la ville de Yogyakarta sur la côte sud de l’île de Java, le Merapi est considéré comme l’un des stratovolcans à dôme les plus dangereux, car environ 2 millions de personnes vivent à moins de 30 km du cratère. L’activité du volcan Merapi a commencé il y a environ 40 000 ans et la période récente est caractérisée par une alternance de phase effusive de croissance de dômes de lave visqueuse et de phases explosives au cours desquels le dôme est détruit.  La destruction des dômes favorise des effondrements gravitationnels (VEI 2) tous les 4-5 ans  qui entraînent des coulées pyroclastique (Pyroclastic Density Currents, PDCs) dévalant les pentes du volcan à des vitesses élevées et atteignant fréquemment 7 km de distance du sommet. Pendant la saison des pluies (de novembre à avril), les PDCs peuvent être remobilisés dans des coulées de boue ou lahars, augmentant ainsi le nombre de victimes. Plus exceptionnellement (tous les 50-100 ans), des explosions d’intensité relativement élevée (VEI 3-4) provoquent la destruction du dôme et génèrent des PDCs majeurs qui peuvent atteindre jusqu’à 16km du sommet. 

Eruption récente

La dernière éruption explosive majeure (VEI 3-4) a eu lieu en novembre 2010 et a été suivie d’une période d’activité limitée. Après quelques explosions phréatiques au printemps 2018, le 11 août 2018, un nouveau dôme a été observé à l’intérieur du cratère sommital, marquant ainsi le début d’une nouvelle phase d’activité effusive. Une nouvelle période d’activité a ensuite commencé à la mi-octobre 2020, conduisant à une éruption le 4 janvier 2021 et à la mise en place de deux dômes dans la zone sommitale : l’un situé dans le cratère et l’autre sur le flanc Sud-Ouest.

La surveillance volcanologique

Image optique PLEIADES du sommet du volcan Merapi acquise le 21 Août 2019

Le Merapi est étroitement surveillé par l’observatoire local de Yogyakarta, le BPPTKG qui fait partie du CVGHM grâce à un réseau d’instruments (sismomètres, GNSS, inclinomètres, capteurs acoustiques, caméras optiques et thermiques, stations multi-gaz….). L’utilisation de mesures par drones et des données satellitaires vient compléter ce dispositif de terrain. Toutes les observations sont intégrées, analysées et interprétée via l’interface Web WebObs.est un enjeu important de la surveillance volcanologique.

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